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Film : l’Ecole du monde

La fédération de Guadeloupe a souhaité célébrer à sa manière les 150 ans de la Ligue de l’enseignement. Son choix s’est porté sur la réalisation d’un documentaire sur l’école. Rencontre avec Didier Mauro, le réalisateur, par ailleurs bénévole au sein de la Ligue de Guadeloupe.

Les Idées en mouvement : Comment avez-vous appréhendé ce sujet ?
Didier Mauro : La question de l’accès de tous à l’éducation est pour moi essentielle. Lors de mes nombreux déplacements en Afrique, en Amérique latine et en Asie, j’ai vu des écoles en ruines, des enseignants ayant abandonné leurs classes car ils n’étaient plus payés, des petits de 4 ans, aux mains de la mafia, mendier au lieu d’être à l’école… Dans un monde où près de 80 millions d’enfants ne sont pas scolarisés et où 800 millions d’adultes sont analphabètes, ce film, L’École du monde, propose une réflexion sur l’un des enjeux majeurs du XXIe siècle : l’éducation comme vecteur de développement individuel et collectif ; et l’accès à l’instruction comme facteur de démocratie et de progrès.

Le film débute par des récits et des scènes filmés en Guadeloupe, puis présente des témoignages d’élèves, d’enseignants, de parents, ainsi que des contributions de Pierre Baqué (professeur émérite des universités, qui fut conseiller de nombreux ministres) et de Pierre Tournemire (vice-président de la Ligue de l’enseignement). Puis c’est un « tour du monde » des écoles, de l’alphabétisation et de l’enseignement qui est proposé, au travers de six séquences (Haïti, Vietnam, Madagascar, Afrique, Asie du Sud, Cuba).

Quand le film sera-t-il diffusé ?
Il sera accessible sur le site des 150 ans de la Ligue à partir du mois d’avril et également édité en DVD et VOD par l’Harmattan TV. Le film est à la disposition de toutes les fédérations de la Ligue qui souhaiteraient le projeter et organiser des conférences-débats. La Ligue de Guadeloupe a d’ores et déjà programmé sa diffusion dans le cadre de cinémas itinérants dans l’île.

Culture et éducation sont des thèmes que l’on retrouve dans vos travaux… Qu’est-ce qui guide vos choix ?
Mes choix sont portés par une conviction : la culture et l’art sont deux éléments majeurs qui permettent le développement humain et l’épanouissement individuel. Et l’éducation permet la transmission de tous les savoirs. L’art et la culture donnent la possibilité à l’expression humaine de perdurer au fil des millénaires. Ce n’est pas un hasard si les Talibans ont dynamité des statues très anciennes en Afghanistan, et si les obscurantistes de Daesh se sont attaqués à Palmyre. L’éducation représente la dynamique de la transmission, du partage, de tout cet immense patrimoine de savoirs. André Mal­raux écrivait : « La culture ne s’acquiert pas, elle se conquiert. » Il me semble pertinent de renforcer ce moyen de con­quête qu’est l’éducation, partout dans le monde.

À présent, parlez-nous de votre engagement bénévole…
Je suis bénévole au sein de la Ligue de l’enseignement de Guadeloupe. Je me suis longuement engagé aux côtés de Solidarité Laïque à Madagascar, où j’ai notamment coordonné en 2006 et 2007 l’affectation du matériel scolaire de la Rentrée solidaire dans les 22 régions du pays. J’étais aussi impliqué dans les programmes d’alphabétisation proposés aux adultes. Enfin, j’ai contribué à la refonte, en mars 2007, de la Ligue de Madagascar pour le développement de l’enseignement, de la culture et de l’éducation populaire. Bien avant, j’ai également fait partie du Cercle Condorcet de Paris. En 1991, nous élaborions le rapport « Avec l’Afrique »… dont le constat est malheureusement toujours d’actualité car l’Objectif du millénaire de l’éducation pour tous est bien loin d’être atteint…